Mahaleo, le film de Paes & Rajaonarivelo

Mahaleo, le film sorti en 2005 raconte l’histoire d’amour entre le groupe formé en 1972 et le peuple malgache, au plus près des réalités quotidiennes.

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Description

Les mélodies vivaces du fihavanana

Pour les spectateurs d’origine malagasy, l’adhésion est immédiate. Adhésion aux images de Madagascar, à l’évocation – même furtive – de son histoire, de ses ancêtres, de ses enfants, de ses artistes, de ses paysages. Mahaleo, Le Film de Paes & Rajaonarivelo ne se contente pas de mettre un peuple méritant en valeur, ni d’apaiser la nostalgie des exilés en illustrant les chansons qui les bercent depuis bientôt 50 ans. Il ravive l’amour profond, parfois insoupçonné, qui lie le public gasy à la terre de ses ancêtres.

Quant à ceux qui découvrent Madagascar à l’occasion de ce documentaire, ils chercheront par la suite à en savoir davantage sur ce peuple attachant.

Madagasikara tanindrazanay

Mais à quoi s’attache-ton, au juste ? Sans doute au courage dont les paysans, les artisans et autres travailleurs font preuve dans leur quotidien. La simplicité, la droiture, en un mot la dignité affleure sous chaque geste, chaque parole, avec ce que la dignité implique d’intelligence pratique et de spiritualité. Durant le concert en plein air qui constitue le point d’orgue du film, il saute aux yeux que cette dignité a été accompagnée, pour ne pas dire impulsée en 1972, par les membres du groupe Mahaleo. L’abnégation dont les musiciens font preuve dans leurs métiers respectifs apparaît comme le prolongement naturel des messages qui émaillent leurs chansons.

Chansons qui portent le documentaire en continu, à la fois porte-voix du peuple, parlant sa langue et disant ses difficultés, mais aussi qui conseils, traits d’humour et consolations.

Hymne à l’engagement, rejet de la politique

Du point de vue pratique, Mahaleo, Le Film de Paes & Rajaonarivelo est une succession de clips musicaux agrafés sur un fil conducteur flottant : la préparation du concert célébrant les 30 ans du groupe. Les musiciens nous sont présentés un par un, puis en groupe, au gré d’un montage sensible, parfois littéral, toujours impeccable.

On peut reprocher au documentaire son caractère elliptique, le recours à l’implicite, l’absence de contextualisation précise, l’effacement des dates à partir de 2002, pour un film qui ne sera publié qu’en 2005. Il en ressort un sentiment d’indifférenciation, voire d’indifférence envers les gouvernants successifs et leurs promesses. Ce parti-pris impressionniste rejoint les préoccupations des membres du groupe et leur réflexion sur l’engagement, qui prend plusieurs facettes, clairement matière à débat, mais toujours méfiant envers la « gourmandise » des élites.

L’avenir leur aura donné raison. 20 ans après le film, la condition du petit peuple n’a pas changé. Qu’en est-il des élites, dont les musiciens sont issus, et qui sont absents du documentaire ? La candidature de Dama aux présidentielles de 2018 constitue une réponse.

© Culture Gasy

Date de sortie ‏ : ‎ 6 février 2006

Studio  ‏ : ‎ Laterit productions

 

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