Description
Quelque chose de moderne…
dans ce roman désuet murmuré a la deuxième personne du singulier (13 ans avant « Un homme qui dort » de George Perec et 25 ans avant « Si par une nuit d’hiver un voyageur » d’Italo Calvini). Lorsque des procédés formalistes sont dictés, donc sublimés, par les besoins de l’intrigue, on se dit qu’on découvre un auteur majeur.
Quelque chose de matriciel…
dans cette histoire d’amour lunaire et sylvestre, étrangement, typiquement malagasy, où la sentimentalité côtoie la mort, où l’amour est une guerre entre fantômes, entre idéologies, entre spiritualités. J’ai sans doute rêvé la mise en abyme entre ce romantisme belliqueux et la guerre anticoloniale où nos amants sont plongés.
Quelque chose de subversif,
enfin dans la posture humaniste du protagoniste merina devant l’insurrection de 1947, à contrepied de l’indépendantisme de son entourage, à rebours des thèses historiographiques actuelles. Quelque chose, extrêmement, de Rabearivelo. En refermant cette traduction fragile (peu documentée, laissant le texte à notre merci), je n’ai eu qu’une envie : découvrir la version originale ! Lire (et traduire) l’œuvre complète de E. D. Andriamalala !
© Culture Gasy
Éditeur : Editions Dodo vole (29 mars 2020)